Une pratique très personnelle

Comme beaucoup de personnes qui aiment les animaux, je voulais avant tout être vétérinaire, soigner les êtres qui me font tant vibrer. Cependant, la vie en a décidé autrement, et j'ai bifurqué de chemin de vie, pour découvrir, en 2017, l'ostéopathie animale. C'en est suivi 5 longues années de théorie avec de nombreuses connaissances à ingurgiter ; de pratique, avec de nombreux animaux qui ont été des patients test. 5 longues années de remises en question, de stress, de sentiment d'imposture par moments. Mais, 5 années d'un apprentissage riche, personnellement parlant. C'est durant cette période que j'ai le plus appris sur moi, et sur les animaux. 

Diplômée en 2022, je me retrouve bloquée, peur de me lancer, peur de ne pas être à la hauteur, et anti-conformiste, je ne veux pas rentrer dans une case toute faite (cf la section "Petit coup de gueule" un peu plus loin). Je laisse de côté l'ostéopathie pour m'intéresser à la naturopathie. Et c'est grâce à cette dernière que j'ai trouvé mon chemin.

Des amis, des connaissances, et parfois des inconnus, m'ont demandé mon aide pour leur animal. Alors, je rentrais dans un schéma très protocolaire, et perdait le contact avec l'animal, et la confiance en moi. Les animaux m'ont montré que je n'avais pas besoin d'être ostéopathe, une ostéopathe traditionnelle. Ils m'ont fait comprendre que je n'avais qu'à poser les mains, et me laisser guider, sans chercher absolument des réponses à tout. Et là, la connexion restait établie, et s'approfondissait. Les gens venaient à moi pour la thérapie animale que je proposais, alors même que je n'y croyais pas moi-même. J'ai accepté que je ne rentrais pas dans un moule, et que je ne pouvais pas tout contrôler. J'ai accepté que je ne serai pas une ostéopathe à juste titre, mais simplement une thérapeute manuelle énergétique. Et au final, c'est là que je me retrouve le plus. 

Ainsi, ma pratique se rapproche plutôt d'une sphère énergétique et émotionnelle, que d'une sphère purement physique. Je préfère prendre le temps de me connecter à l'animal, et de le ressentir, plutôt que de tester chacune de ses articulations et perdre la connexion. Et je crois que je m'épanouis réellement dans ce cheminement, et cette philosophie de vie. Alors merci aux animaux qui m'ont guidée, merci aux humains qui me font confiance. Merci à l'Univers ♥

Lors de ma formation de naturopathie animale, en cours de shiatsu équin : une jument m'intrigue, et je décide de travailler sur elle. Elle souffre d'asthme depuis plusieurs années. Cependant, impossible de la toucher à partir du garrot, et sur tout l'arrière du corps : elle émet des réactions de défense (oreilles plaquées, postérieurs qui se lèvent). Je décide alors de lâcher la théorie pour simplement m'installer au niveau de sa tête, là où elle est à l'aise. Je pose ma main sur son chanfrein, et je laisse faire. Je ressens une vague de tristesse, et des phrases toutes faites me viennent, alors je lui parle : "tu as le droit", "tu n'as pas à être parfaite", etc. Elle se pose, tout en restant dans le contrôle de ses émotions. Je garde le contact et je laisse mes mains faire, sans réfléchir. La jument s'endort de plus en plus, tout en me surveillant du coin de l'oeil. Jusqu'à ce que je passe sur l'entièreté de son dos, et qu'elle ne réagisse pas du tout. J'ai pu passer mes mains sur l'entièreté de son corps. Une fois à l'arrière, elle se recule et s'appuie sur moi. Ce que je prenais pour une réaction de défense au début était en fait une demande ! Je trouve alors la position adéquate pour étirer le bas de son dos, ainsi que ses fessiers, très tendus. Et on est restées comme ça pendant 10 minutes. À la fin, une jument bien plus détendue, qui accepte que n'importe qui touche son dos et son arrière-main. Une superbe expérience de l'importance de la connexion et de la compréhension de l'animal, avant toute manipulation. Ah et pour son asthme, il n'est pas d'origine physique mais bien émotionnelle (d'ailleurs, le poumon est lié à la tristesse en médecine traditionnelle chinoise), en lien avec les propres souffrances de sa gardienne. 

Une 'petite' anecdote...

______________________

______________________

Tous les animaux, toutes les espèces peuvent bénéficier d'une séance de thérapie manuelle et énergétique. Cependant, certains sont moins enclins à se laisser manipuler que d'autres, tandis qu'il existe diverses contre-indications (voir plus loin). 

Les motifs sont divers et variés : 

• Check-up, bilan (sans problématique avérée ni suspectée, simplement en prévention)

• Accompagnement selon les stades de vie : croissance, gestation, gériatrie

• Suivi de l'animal sportif, prévention des blessures, apaisement des tensions émotionnelles

• Troubles comportementaux (à associer généralement à de la naturopathie)

• Problèmes digestifs, urinaires, reproducteurs, respiratoires, musculo-squelettiques, etc

• Réactivité, douleur dans des situations précises (sangler le cheval, mettre le harnais du chien...)

• En soutien dans des pathologies chroniques, avec avis vétérinaire

• Dès que vous sentez que votre animal aurait besoin d'une séance et qu'il serait en capacité de la supporter (pas d'épuisement par exemple, sauf accord vétérinaire)

Pour quoi, pour qui ?

Et surtout : votre confiance est essentielle, tout comme votre intuition. Ecoutez-vous et écoutez / observez votre animal : il vous montrera s'il est à l'aise ou nom avec un thérapeute, si celui-ci lui convient ou non (bien que ça prenne parfois quelques séances avant que cela s'affirme). Vous devez trouver le thérapeute qui vous donnera foi en ce qu'il fait, en ce qu'il pense ; il n'y a pas que ses actes qui entrent en compte dans une séance, ses intentions et ses valeurs peuvent largement impacter les processus de soin également. 

Je vous conseille donc d'aller là où ça "vibre" en vous, même si parfois c'est une quête qui prend du temps. 

Contre-indications

Il existe diverses contre-indications avant de prendre un rendez-vous de thérapie manuelle (ou durant la consultation elle-même) : 

• Refus du patient : l'animal ne se laisse pas faire, semble terrifié, ne s'apaise pas, essai sans arrêt d'attaquer. Il peut être nécessaire de le faire voir à un autre spécialiste (vétérinaire, comportementaliste) ou de revenir une autre fois. 

• Mauvais état de santé de l'animal : grande maigreur, déshydratation, écoulements anormaux, fièvre, etc.

• Pathologies graves, chroniques : cancer, maladies dégénératives, neurologiques,... Sauf si un suivi vétérinaire est déjà en place et qu'il est possible de l'accompagner.

• Vaccination, vermifugation : attendre une dizaine de jours avant et après un vaccin / vermifuge avant de consulter.

Si vous avez le moindre doute sur la possibilité de la prise en charge de votre animal, n'hésitez pas à me contacter le plus tôt possible, et consultez votre vétérinaire si des symptômes anormaux sont apparus. Selon les cas, je pourrais vous rediriger vers un vétérinaire, un ostéopathe, un maréchal, un comportementaliste, un dentiste équin, etc.

• Pathologies aiguës, traumatismes récents : gastro-entérite aiguë, insuffisance rénale aiguë, blessure profonde, boiterie sévère, accident récent, etc. Contactez votre vétérinaire avant toute consultation en thérapie manuelle dans ces cas-là ; un accompagnement pourra potentiellement être possible par la suite.

• Animal sous traitement : antibiotiques, anti-inflammatoires, chimiothérapie... Sauf avis favorable de votre vétérinaire.

• Chirurgie récente : attendre la fin de la convalescence, ou accord vétérinaire.

Pourquoi je ne suis pas ostéopathe...

Je souhaiterais parler de l'examen d'aptitude de validation des compétences, obligatoire depuis quelques années pour toute personne non vétérinaire souhaitant exercer l'ostéopathie animale. 

Le site du Conseil National de l'Ordre des Vétérinaires (CNOV) précise bien : "La période moratoire sur l'exercice de l'ostéopathie animale a pris fin le 31 décembre 2019. Désormais, toute personne non vétérinaire pratiquant des actes d'ostéopathie sur l'animal sans être inscrite sur le Registre National d'Aptitude est susceptible d'être poursuivie devant le Procureur de la République pour exercice illégal de la médecine et de la chirurgie vétérinaire."

Ainsi, même si un étudiant en ostéopathie animale a terminé et validé ses 5 années d'études (3 seulement pour certaines écoles), il ne peut travailler en tant qu'ostéopathe que s'il a passé l'examen théorique puis pratique du CNOV, et validé les deux. Puis il devra payer une cotisation pour y être inscrit, obligatoire.

Ainsi, vous retrouverez les ostéopathes animaliers (ou du moins la plupart) affichant leur numéro officiel attestant qu'ils ont validé ces examens, notés ainsi "OA1452" par exemple. Mais, est-ce réellement gage de qualité, d'un réel cadrage ? Sachez que : 

• Des élèves n'ayant pas validé leur cursus en ostéopathie animale au sein de leur école, et donc n'ayant pas reçu leur diplôme, peuvent quand même passer l'examen du CNOV et être légalement ostéopathes animaliers. Est-ce sécuritaire pour les animaux ? 

• Il faut 5 ans d'études supérieures obligatoirement pour pouvoir passer cet examen, mais elles n'ont pas besoin d'avoir un lien avec l'ostéopathie animale. Ainsi, certaines écoles proposent des cursus sur 3 ans, et il suffit que leurs élèves aient effectués 2 ans d'études valides, peu importe l'orientation (commerce, marketing, etc), pour avoir accès à cet examen. Je crois même qu'il n'est fait aucune obligation sur le fait de suivre des études d'ostéopathie animale pour passer cet examen... cela parait pourtant logique, mais ce n'est absolument pas mentionné dans le dossier d'inscription à l'épreuve d'aptitude.

• Les études d'ostéopathie animale coûtent cher : entre 6000 et 10000 euros par an selon les écoles. C'est un investissement important. 

  De plus, sachez que les écoles prévoient, normalement, des clinicats de fin d'année en présence de vétérinaires : il y a donc un examen pratique (+ la théorie et le mémoire) en conditions réelles, avec de vrais animaux patients et leurs propriétaires si présents. Ainsi, les élèves ayant reçu leur diplôme d'ostéopathie animale ont été validés par un ou des vétérinaires. Pourquoi repasser un examen par la suite ? 

  Sachez que parallèlement, l'examen du CNOV a un prix : il faut compter presque 200 euros de frais d'inscription (186.23 en janvier 2025, contre 182.93 l'année passée), + 214 euros pour l'inscription à l'épreuve théorique (en fin 2023), + 1016 euros pour l'inscription à l'épreuve pratique. À chaque échec de l'examen, il faut repayer une partie de l'inscription aux épreuves théoriques / pratiques. Puis 118.51 euros par an de cotisation à vie, une fois l'examen validé (chiffre 2025).

  Un examen qui rapporte n'est-ce pas ?

• À côté de l'ostéopathie, de nombreuses formations existent pour le soin animal avec des techniques utilisées justement en ostéopathie : massages, stretching, trigger points, techniques fasciales, etc. Pourtant, seule l'ostéopathie est réglementée. Est-ce normal et juste pour les ostéopathes, qui ont suivi une formation longue et précise, que d'autres professionnels puissent faire ce qu'ils font mais sans avoir à passer par la case 'CNOV' ? 

L'ostéopathie animale est définie ainsi par le code rural : "On entend par « acte d'ostéopathie animale », les manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de traiter des troubles fonctionnels du corps de l'animal, à l'exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques. Ces manipulations sont musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes."

Les ostéopathes animaliers ne sont pas des vétérinaires. Pourtant, s'ils ne sont pas inscrits au RNA (registre national d'aptitude), les ostéopathes animaliers sont considérés comme exerçant illégalement la médecine vétérinaire. Contradictoire non ?

Les ostéopathes ne prescrivent pas de médicaments, ils n'utilisent pas de matériel autre que leurs mains pour soigner, ils réfèrent aux vétérinaires dès qu'il s'agit de pathologies nécessitant des soins poussés. Il y a contradiction entre la définition énoncée par le code rural et reprise par le CNOV, et comment l'ostéopathie est réellement perçue par l'ordre des vétérinaires...

Sachez qu'en octobre 2024 a eu lieu un énième examen théorique du CNOV, mais tous les candidats ont été recalés. La FFOA (fédération française d'ostéopathie animale) s'est alors exprimée, et résume très bien la situation actuelle (cf image). Les ostéopathes ne sont pas des vétérinaires, pourtant on leur demande de connaitre de la toxicologie ou de la pharmacologie par exemple (choses qui ne sont / n'étaient pas étudiées dans les écoles d'ostéopathie animale, et qui n'ont pas de rapport avec le métier).

Je ne suis donc pas ostéopathe. J'ai validé mes 5 ans au sein d'une école d'ostéopathie animale, mais je ne suis pas ostéopathe, et je ne souhaite pas l'être. Je m'exprime ouvertement contre ce système injuste et opportuniste. 

À vous de décider ce qui importe le plus pour vous, si vous souhaitez soutenir ce système, ou si vous souhaitez comprendre comment il fonctionne. N'hésitez pas à vous exprimer clairement contre le CNOV ci cela vous semble aberrant. La loi aide beaucoup, mais elle a ses limites. Oui pour un cadrage des différentes écoles d'ostéopathie animale, afin de créer un cursus commun et cohérent. C'est à ce niveau qu'il faut agir. Pas sur des élèves fraichement diplômés (ou non !) qui ont déjà beaucoup de mal à se lancer et à gagner leur vie, et qui n'ont pas tous les moyens de dépenser encore de l'argent dans un examen supplémentaire. 

Bravo aux ostéopathes animaliers qui se battent chaque jour pour vivre de leur métier / passion, RNA ou pas RNA. Vous êtes fantastiques. 

Toutes les informations nécessaires se trouvent sur les sites respectifs de la FFOA et du CNOV (cliquez sur les images pour accéder aux sites).

_______________________________________________________________________________________________

La thérapie manuelle animale ne se substitue pas à une consultation vétérinaire, elle n'établit pas de diagnostic et ne prescrit pas de médicaments.